10 Oct Rappel sur la RT 2012
LES CHANGEMENTS FONDAMENTAUX
La RT 2012 reprend pour objectif le niveau de performance énergétique défini par le label BBC-Effinergie. Elle amène donc un changement radical par rapport aux précédentes réglementations :
La RT 2005 était basée sur une obligation de moyens. La RT 2012 est fondée sur une obligation de résultat à laquelle s’ajoutent des exigences de moyens à mettre en oeuvre.
Elle impose des objectifs de performance à atteindre indépendamment du mode constructif.
Elle valorise pour cela la conception bioclimatique.
Elle impose une division par trois de la consommation d’énergie autorisée par rapport à la RT 2005.
DES EXIGENCES STRICTES DE MOYENS, DE RÉSULTATS ET D’ÉTACHÉITÉ A L’AIR
La RT 2012 est avant tout une réglementation d’objectifs et comporte 3 exigences de résultats qui seront vérifiées par l’étude thermique :
L’efficacité énergétique du bâti : calcul du coefficient Bbio ≤ Bbio max. Le Bbio représente le besoin bioclimatique du bâtiment pour le chauffage, le refroidissement et l’éclairage indépendamment des systèmes. Il illustre la qualité de la conception et de l’isolation de l’enveloppe du bâtiment.
La consommation énergétique du bâtiment : calcul du coefficient Cep ≤ Cep max. Le Cep représente les consommations en énergie primaire du bâtiment suivant 5 usages : chauffage, climatisation, éclairage, production d’eau chaude sanitaire et auxiliaires (ventilateurs, pompes).
Le confort d’été : calcul du coefficient Tic ≤ Tic réf. Le Tic représente la température intérieure de confort. Celle-ci ne doit pas dépasser un certain seuil au cours d’une séquence de 5 jours très chauds.
A ces 3 exigences principales, la RT 2012 ajoute des exigences de moyens (mise en place d’un système de comptage d’énergie, d’un équipement à énergie renouvelable…), et fixe un objectif à atteindre sur l’étanchéité à l’air :
Lors du test final d’étanchéité à l’air obligatoire, l’enveloppe thermique du bâtiment devra atteindre un certain niveau d’étanchéité à l’air : Q4pa-surf ≤ 0.60 m3/(h.m²). Il est par conséquent fortement conseillé de réaliser au préalable un pré test intermédiaire en cours de chantier, avant la fermeture des parements et gaines techniques pour identifier les fuites, apporter les corrections sur le gros oeuvre, et traiter tous les points de vigilance. Le but de ce test est de corriger les problèmes en amont, afin d’éviter de devoir endommager le second oeuvre pour revenir sur certaines fuites.
L’ÉTUDE THERMIQUE
L’étude thermique est une analyse approfondie d’un bâtiment basée sur une méthode de calcul réglementaire. Son but est de calculer en fonction de nombreux paramètres (orientation, matériaux, isolants, étanchéité à l’air, systèmes de chauffage, de production d’eau chaude, de ventilation…) :
Les besoins énergétiques du bâtiment (globaux ou pièce par pièce, afin de dimensionner le système de chauffage et les émetteurs),
- Les performances thermiques de l’enveloppe,
- La température maximale atteinte en été,
- La consommation conventionnelle (en kWhEP/m²/an),
- Les consommations estimées du bâtiment (en €/an).
Elle permet de simuler différents scénarios (pompe à chaleur, VMC à double flux, chauffe-eau thermodynamique…) afin de rechercher les solutions techniques les plus adaptées à votre projet.
Elle est primordiale afin d’assurer un dimensionnement optimal du système et des émetteurs de chauffage. En effet, même dans un logement parfaitement conçu, un moyen de chauffage non adapté sera source de problèmes :
Sous dimensionné, il ne parviendra pas à chauffer le bâtiment de manière convenable.
Surdimensionné, il fonctionnera en mode dégradé, n’aura pas les rendements attendus, et par conséquent, engendrera une surconsommation énergétique.
LE TEST D’ÉTANCHÉITÉ A L’AIR
En Construction neuve, comme en bâtiment existant, l’infiltrométrie, ou test BLOWER DOOR permet de mesurer la quantité d’air rentrant dans un bâtiment et de situer avec précision les fuites d’air parasites.
Dans les bâtiments neufs très bien isolés, l’étanchéité à l’air représente souvent une part importante des pertes thermiques. Le test est donc primordial afin de s’assurer d’une mise en oeuvre dans les règles de l’art, et de corriger les éventuels défauts d’étanchéité. Il est d’ailleurs devenu une étape obligatoire lors de la construction de bâtiments résidentiels soumis à la RT 2012. Il permet de :
Connaître précisément le type de ventilation approprié pour votre logement
(VMC simple ou double flux…).
Cerner et corriger les infiltrations d’air parasites qui pourraient générer chez vous de l’inconfort au quotidien (courants d’air, sensations de froid, bruits extérieurs…).
Traduire en €uros le surcoût que pourrait engendrer ces fuites d’air sur votre facture de chauffage.
Connaître les solutions techniques à mettre en place pour remédier à ces désordres.
La mesure d’étanchéité à l’air est aujourd’hui obligatoire à l’achèvement des travaux (test final). Il est néanmoins important de réaliser un test intermédiaire une fois l’étanchéité à l’air mise en place (pare vapeur, doublage…), et si possible avant la fermeture des parements pour identifier les fuites, apporter les corrections sur le gros oeuvre, et traiter tous les points de vigilance. Le but de ce test est de corriger les problèmes en amont, afin d’éviter de devoir endommager le second oeuvre pour revenir sur certaines fuites.
Lors du test de perméabilité à l’air, les bouches d’entrée d’air et d’extraction d’air du dispositif de VMC seront obturées car le débit d’air les traversant a déjà été comptabilisé dans l’étude thermique.
La visualisation des infiltrations peut se faire de plusieurs manières:
Par thermographie infrarouge avec visualisation des endroits refroidis (ou réchauffés en fonction de la saison) par le passage de l’air provenant de l’extérieur.
A l’aide d’un anémomètre qui détecte le déplacement de l’air à l’endroit de l’infiltration.
A l’aide d’une fumée artificielle qui s’infiltre aux endroits perméables.